Hommage à Claude Raymond, chef d’orchestre
Dans le numéro 75 de notre Revue (Septembre 2020, p. 20) un entretien avec Claude Raymond avait été publié, non pas en raison de son dévouement particulier au Violoncelle, mais pour son rôle de Chef d’orchestre et de son association avec le légendaire Herbert von Karajan, dans une période de 25 ans entre Berlin et Salzbourg.
Une vie dédiée entièrement à la musique, à la préparation et à la direction d’orchestre, qui vient de s’achever le 16 janvier 2025, à 83 ans, comme von Karajan, mort en 1989. Dernière répétition le 8 janvier, sur la Deuxième Symphonie et l’Ouverture tragique de Brahms, en vue du concert programmé pour le 2 Février, avec son orchestre Le Violon D’Ingres, qu’il a dirigé depuis 1994. Aux répétitions du 15, il est remplacé par un assistant, laissant tout l’orchestre dans l’angoisse quand on apprend qu’il a du être hospitalisé. Le 16, à 11h il meurt de complications aux poumons. Les obsèques au Crématorium du Père Lachaise le 29 janvier. La douleur, le vide s’emparent de tout l’orchestre qui décide, à l’unanimité, de confirmer le concert du 2 Février, en son honneur et sa mémoire, sous la direction de Marion Andre. L’église du S. Esprit est pleine, le succès et les applaudissements sont le meilleur souvenir pour notre Grand Chef, après l’exécution qui lui est dédiée, comme signe d’hommage, d’un mouvement de la Septième de Beethoven qu’il disait préférer.
Il reste la mémoire: sa capacité de transmettre le plaisir de la musique, la découverte des grands maîtres, la joie de jouer ensemble, l’admiration de son geste et de son interprétation, les mille souvenirs liés à sa vie musicale au plus haut niveau, le bonheur qu’il nous laissait après les répétitions, jusqu’aux coups d’archet de Berlin. On se souviendra toujours des anecdotes qu’il partageait ou les citations des grands de la musique, souvent amusantes et toujours enrichissantes, comme, par exemple pour les violoncellistes, la remarque sur «douze violoncellistes de l’orchestre de Berlin, qu’on entendait moins que nos valeureux six violoncellistes».
‘Qu’il soit heureux dans le Paradis des Musiciens’. (B. Brunetti, Jean Luc Petit)