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par gallou » ven. nov. 24, 2006 3:24 am
Je ne sais pas exactement comment étaient interprétées les oeuvres de Mozart à l'époque, mais certainement les puristes d'aujourd'hui sont souvent à côté de la plaque. Par exemple il y avait plusieurs bassons pour jouer les grandes symphonies de Mozart, le son du basson étant plus doux et se rapprochant de la dulciane, si je ne me trompe. Il est d'ailleurs fort intéressant de noter l'immense évolution de la composition de l'orchestre, et ce bien sûr à cause de l'évolution du style, mais d'abord et surtout à cause de l'évolution des instruments.
À l'époque de Mozart, il n'y avait pas le cinéma, mais l'opéra. On n'écoutait pas de la musique pop à la radio. Et les compositeurs, de temps à autres, s'amusaient à écrire des pièces moins sérieuses, des divertissements. Je connais un enregistrement de la "promenade en traîneau" où l'on entend des hennissements de cheval.
Certainement que Mozart n'a pas introduit des chevaux sur scène, mais il a bien dû utiliser d' autres artifices.
D'ailleurs les grands classiques étaient souvent innovateurs et extrêmement modernes. Nos oreilles d'aujourd'hui bien souvent ne perçoivent plus ces modernismes. Je pense à la fantaisie chromatique de Bach, à certaine dissonances sur accords de septième dans des sonates pour piano de Mozart, ou encore à la fameuse entrée anticipée du thème aux cors dans la 3e de Beethoven, une entrée avec 4 mesures d'avance
et qui donne l'impression que le corniste se trompe. Beethoven a d'ailleurs dû se fâcher pour que le corniste accepte de jouer une chose aussi monstrueuse ! Eh bien aujourd'hui il nous faut un mode d'emploi pour apprécier tous ces modernismes, tellement nos oreilles en ont vu des vertes et des pas mûres !
La musique ancienne est bien plus vivante qu'on ne le croit, et les compositeurs modernes ont bien du mal à réinventer la musique, tellement obnubilés qu'ils sont à faire du nouveau. Et on n'a pas le droit de figer la musique du passé.