NOM DES NOTES

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Pierre LAGOUTTE
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Message par Pierre LAGOUTTE » dim. mars 26, 2006 3:00 pm

Je lis avec intérêt tout ce que vous écrivez sur l'écriture et la prononciation du nom des notes. Ce sujet m'est bien connu.

Vous signalez une "trouvaille " de Tortelier. En gros, il a ajouté la voyelle a aux consonnes des noms des notes. Remarquez que l'on peut ajouter pratiquement toutes les voyelles à ces consonnes. Tortelier n'a fait que prendre à son compte la méthode Kodaly.

Je connais bien cette méthode (à laquelle on peut s'initier en lisant l'ouvrage mythique "L'éducation musicale en Hongrie"). Elle ajoute la voyelle i pour la note sensible en majeur et le second degré en mineur, de façon à faire la différence avec la note sol altérée, que nous appellerons "si", comme les hongrois (orthographe hongroise "szi"). Lire l'ouvrage cité pour comprendre cela car je ne fais pas d'erreur de traduction.

Ce sujet me donne l'occasion de revenir sur ma (mes) carrière(s).
Lorsque j'ai été nommé conseiller pédagogique en éducation musicale, après une sévère sélection (vingt en France, un par académie, j'avais toute l'académie de Dijon), on nous a convoqués pour suivre des stages concernant les grandes méthodes d'éducation musicale: la méthode Orff, la méthode Willems, la méthode Martenot... et la méthode Kodaly. J'ai donc eu la chance et l'honneur de rencontrer les "apôtres" de ces méthodes: respectivement Jos Wuytack, Jacques Chapuis, Maurice Martenot lui-même (il avait quatre-vingts ans à l'époque et il conservait le dynamisme d'un jeune homme), et Jaquotte Ribière-Raverlat, professeur de musique à l'Ecole Normale de Versailles à l'époque.

Consciente de la difficulté que pourraient avoir les instituteurs français à utiliser la méthode Kodaly de façon pure, elle en avait imaginé une adaptation à la française. Elle avait répertorié un grand nombre de chansons folkloriques, les avaient classées selon les modes les plus simples en les faisant solfier... à la kodaly.

J'ai sous les yeux, en écrivant ce message, ses deux recueils de chansons folkloriques. Vous devinez quelle respectueuse admiration je voue à cette merveilleuse pédagogue, ainsi qu'à ceux que j'ai cités précédemment. Ils ont marqué ma carrière!

Et puisque je parle de carrière, je voudrais évoquer les miennes (trois), qui se sont succédées de façon "télescopique". Cependant, parmi ces trois carrières, mon diplôme de premier prix de violon du C.N.R. de Dijon ne m'aurait certainement pas procuré l'aisance pécuniaire des deux autres. Et c'est encore bien dit!

Mon souci a toujours été de me procurer une "porte de sortie" parce que, si on concentre tous ses efforts sur une profession d'instrumentiste, surtout en violon, cello et piano, si on ne sait rien faire d'autre, on s'expose à des situations catastrophiques, destructrices de la personnalité!

Un souvenir pour preuve: lorsque j'étais adolescent, je faisais régulièrement du quatuor à cordes, comme second violon, avec un camarade violoniste qui jouait le premier violon avec une facilité qui m'éblouissait. Il était conscient de cette facilité et il en usait - sans prétention cependant. C'était un mozartien-né. Il avait un remarquable professeur et, de plus il allait à Paris prendre des leçons avec Gabriel Bouillon, afin de préparer l'entrée au C.N.S.M.

Sa facilité avait un revers: il n'était pas suffisamment travailleur ... Et il échoua à l'entrée au supérieur de Paris! Il dut abandonner les études de violon parce que ses parents ne pouvaient pas faire de sacrifices supplémenaires. Il passa ainsi de violoniste à ... poseur de linos. Encore, à cette époque, y avait-il du boulot pour la pose des linos. Aujourd'hui, y a-t-il encore de l'embauche même dans ce genre de métier?

Alors, dans toute la mesure du possible, il convient de chercher une porte de sortie même pendant les études musicales. Je connais des élèves ingénieurs de l'Ecole des Arts et Métiers, proche de chez moi, qui sont d'excellents instrumentistes. Il y a bien d'autres voies assez prometteuses, mais il faut vachement bosser: au moins quinze heures par jour, parce que là aussi, il y a des concours.
Pierre Lagoutte, chercheur en biomécanique appliquée au geste instrumental, tous instruments confondus.

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lilla mu
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Message par lilla mu » mer. mars 29, 2006 10:36 am

En Finlande, ca marche comme en allemagne pour le nom des notes. Et avant de partir je stressais pour les cours de solfège, je me disais que je pourrais jamais m'habituer à lire les notes avec A B C etc... mais en fait le problème a vite été résolu : en Finlande on fait pas de solfège. Ca doit être intégré dans l'heure d'instrument. Et à la chorale, oubliez le déchiffrage avec le nom des notes, c'est directement avec les paroles (mais heureusement avec le soutient du piano, sinon je serai vraiment larguée !). Mais je crois qu'instinctivement après un moment je me mets à chanter le nom des notes ou au pire lalala (j'ai du mal à lire vite en suédois). :oops:
ANN, je comprend pas bien comment le nom de la note peut être un obstacle à la pensée du son (ou un truc dans ce style) :?: C'est juste une histoire d'habitude. Par contre je comprend qu'on puisse avoir ce problème si on ne sait pas lire les notes (clé ut, clé fa 3). Mais c'est pas le nom de la note qui pose problème, c'est juste qu'on sait pas lire....il suffit de travailler.