Je vais répondre à un mp qui aurait eu sa place sur ce fil.. Comment un enseignant juge une méthode ?
Lou Ann demandait ce que l'on pensait des méthodes de LR Feuillard et de O.Bourin, visiblement peu connaissent ces méthodes ?
Avant toutes choses, il est bon de mettre l'église au centre du village, il est important à la vue du contenu de la méthode de Madame Bourin, de lire l'avant-propos:
(Extraits)
Sils restent des valeurs de références (les anciens ouvrages), si le contenu ne peut être remis en cause, leur progression était bien trop rapide et leur présentation bien trop austère.
D'autre part l'acquisition de notions solfégiques de base a lieu souvent en même temps que le premier contact avec l'instrument.
et O.Bourin ajoute :
Que nos collègues soient remerciés de leur attention! leurs commentaires seront les bienvenus.
Nous sommes donc dans l'anti Feuillard, Feuillard demande du temps, de la complémentarité dans son utilisation et aussi un enseignant pointu. La méthode O.Bourin va combler les élèves à qui il manque un bout de cursus et pour qui ce n'est pas un problème, puisque ce qu'ils recherchent est le plaisir de la pratique musicale (dixit)...
Ce sont deux méthodes qui répondent chacune à un besoin particulier et je trouve cela plus bien personnellement.
J'ai pris le soin d'exposer ma vision sur le plus basic des basics, la gamme de Do.
Méthode Feuillard :

A la leçon numéro 2 la gamme d’Ut est déclinée de la seconde à l’octave, il faut voir ici une volonté d’instruction musicale (les doigtés sont tous notés) et non pas un travail sur la succession de positionnement des doigts de la main gauche. Le rythme en blanche, une mesure à quatre temps, c' est simple, cela laisse le temps de placer les doigts, son archet et de respirer. Ce rythme à deux blanches par mesure garanti un coup d’archet identique à chacune des mesures, la première note sera toujours tirée, la deuxième toujours poussée (ce qui facilitera le démarrage de cette gamme sur n’importe laquelle des mesures)
Il n’y a pas de répétition de la tonique (ce qui a son importance comme nous le verrons plus tard). La barre de reprise ramène sur la tonique à vide, soulignant ici l’importance du bon positionnement et la bonne utilisation du pouce gauche et de la main qui doit rester en place. La barre de reprise après le Ré poussé facilite l’enchaînement avec le Do tiré. Après la barre de reprise le Do en ronde termine « bien » en tirant vers la pointe. Si l’on analyse les tirés – poussés, il faut retenir que la structure binaire garantie toutes les mesures avec le même coup d’archet. (Ce qui ne serait pas le cas avec la répétition de la tonique à l’octave).
Méthode O.Bourin :
Gamme de Do (Page 23)

Ce qui est annoncé comme Gamme de Do (page23) est en réalité est une succession de notes dans la tonalité d’Ut * sur les 3 cordes de l’instrument, la dernière note est une ronde en tirant.
*Technique aussi utilisé par Grutzmacher.
Mettre une barre de reprise après la ronde tirée aurait obligé à une reprise d’archet rapide. Donc je comprends qu’il faut exécuter une fois cette suite de notes, et que nous ne sommes pas dans un « travail ». Il est annoté au-dessus de cette phrase au moment des cordes à vide qu’il faut placer la main au-dessus de la corde concernée.
En conclusion, pour moi Feuillard reste la base, au professeur de savoir à qui il destine son enseignement et vers quel support se tourner.
Avec un second violoncelle, on discute, avec un piano, on obéit.